We've Been in a Recession for Years/Nous sommes en récession depuis des années
An article in french and english/Un article en français et en anglais
We have, in reality, been in a recession for years now. Somehow, only recently have the wealthy and elites—including those in our government—begun to acknowledge it. Liberals, Conservatives, and even the NDP have started to claim that "tough times are ahead," displaying an incredible disconnect from reality, as if things hadn't already been extremely challenging for 80% of Canadians.
Economists everywhere are now warning about an impending global recession due to Donald Trump's tariffs. Yet, for ordinary Canadians, the recession has been ongoing since the beginning of the Covid-19 pandemic. This is a stark example of the disconnect between those holding economic and political power and the lived realities of the working class.
This gap breeds deep frustration. Every time the working class—defined here as anyone earning less than $150,000 per year—faces hardships, it seems nobody truly cares. It is only when the ultra-rich and the stock market begin to falter that politicians and media suddenly become concerned.
In July 2024, RBC, one of Canada’s major banks, highlighted precisely this paradox in an article. Despite overall GDP growth, GDP per capita has continuously declined, clearly indicating a decrease in our quality of life. Simultaneously, unemployment rates have steadily risen, driven by the inability of workers to find adequately paying jobs. Economic indicators have long shown the fragility of our economy, even long before Trump's rise to power.
This situation directly results from chronic underinvestment in our country. Rather than adopting durable solutions, successive governments have settled for superficial fixes, leaving Canada vulnerable to global crises. Our current neoliberal economic model is ill-equipped to handle consecutive major economic shocks, and this is the second or third in a number of years.
The working class continually bears the brunt of decisions made by the wealthy and powerful. Financial elites inhabit an abstract world, where money is merely numbers on a screen—a reality completely disconnected from that of ordinary workers.
Today, we depend heavily on banks, large corporations, and investors to determine our salaries and rental costs. Although rents are slowly decreasing, the risk of a housing market collapse remains real in the event of a global crisis. Housing values are intrinsically tied to the banking sector and international investors' perception of our economy. Canada's reputation rests mainly on perceived potential rather than actual economic strength. Despite being a G7 member, Canada has never matched the economic power of nations like France, Japan, Germany, or the United States.
In fact, according to the Fraser Institute, "Canada's annual inflation-adjusted per capita economic growth rate (0.7%) is significantly lower than the G7 average (1.0%). The gap with the United States (1.2%) is even greater." This widely recognized fact clearly illustrates that, for most Canadians, real wealth has stagnated.
The only reason Canada is not officially in recession is its dynamic immigration policy. The substantial influx of immigrants has boosted population growth, thereby increasing domestic consumption and overall economic activity. In 2023 alone, Canada's population grew by approximately 3.2%, primarily due to immigration, supporting economic growth.
However, this strategy is a double-edged sword. While immigration has prevented a short-term recession, it has also intensified the housing crisis. This crisis isn't solely due to immigration, as some conservatives suggest, but rather due to a lack of effective investments and regulations in the housing sector. Resolving this crisis would significantly reduce the likelihood of a broader economic downturn.
Imagine if every Canadian paid $500 less per month for housing: even substantial increases in the cost of living would be manageable. A robust economy providing affordable housing would strengthen our resilience against international economic tensions, such as those caused by U.S. protectionist policies.
We are approaching an election widely labeled as crucial, but let us remember that every election is deemed critical. The genuinely decisive election in recent Canadian history occurred during the Mulroney era, profoundly reshaping our country by reducing taxes on the wealthy and large corporations, outsourcing our manufacturing sector to China, and siphoning funds from our institutions. When we still had money, this might have been manageable. But that money vanished twenty years ago, and now the government fears that taxing corporations will drive them away, resulting in the middle class bearing a heavier tax burden than corporations—a clear and tragic injustice.
Our society has long passed its economic and social peak. Unless we rebuild a society genuinely empowering the poor, enabling renters and the working class to access political spheres, and ending oppressive monopolies by large corporations, we risk never recovering. Regardless of stock market losses, for years the Canadian working class has struggled merely to meet their basic family needs.
Today, the government finally recognizes the country's economic vulnerability. However, if history is any guide, subsequent measures will likely be insufficient to help the struggling Canadian working class escape the ongoing crisis.
Nous sommes en réalité en récession depuis des années, mais ce n’est que maintenant que les riches et les élites, comme dans notre gouvernement, commencent à en prendre conscience. Les libéraux, les conservateurs et, oui, le NPD, ont commencé à affirmer que « les temps seront durs », d'une manière incroyablement détachée de la réalité. Cela implique que les temps n'ont pas été particulièrement durs pour 80 % des Canadiens depuis des années.
Partout, les économistes alertent désormais sur l'imminence d’une récession mondiale à cause des tarifs douaniers imposés par Donald Trump. Pourtant, pour les Canadiens ordinaires, la récession dure depuis le début de la pandémie de Covid-19. C’est un exemple frappant de la déconnexion entre ceux qui détiennent le pouvoir économique et politique et la réalité vécue par la classe ouvrière.
Ce décalage suscite une profonde frustration. Chaque fois que la classe ouvrière—qui inclut ici tous ceux gagnant moins de 150 000$ par an—se retrouve en difficulté, personne ne semble s’en soucier réellement. Ce n’est qu’au moment où les ultra-riches et la bourse commencent à vaciller que soudainement, les politiciens et les médias s’inquiètent.
En juillet 2024, un article publié par la RBC, l’une des principales banques canadiennes, soulignait clairement ce paradoxe. Malgré une croissance globale du PIB, le PIB par habitant n'a cessé de diminuer, signalant un recul de notre qualité de vie réelle. Parallèlement, le taux de chômage continue d'augmenter, alimenté par l’incapacité des travailleurs à trouver des emplois suffisamment rémunérés. Tous les indicateurs économiques témoignent d’une fragilité profonde de notre économie depuis des années. Et tout cela s’est produit bien avant l’arrivée au pouvoir de Trump.
Cette situation découle directement d’un manque chronique d'investissements structurants dans notre pays. Au lieu d'adopter des solutions durables, les gouvernements successifs se sont contentés de mesures superficielles, plaçant le Canada en position de vulnérabilité face aux crises mondiales. Le modèle néolibéral actuel ne résiste pas à une succession de chocs économiques majeurs.
La classe ouvrière subit constamment le poids des décisions prises par les riches et les puissants. Ces élites financières vivent dans un monde abstrait, où l'argent n'est qu'une suite de chiffres sur un écran, une réalité complètement déconnectée de celle des travailleurs ordinaires.
Nous sommes aujourd'hui dépendants des banques, des grandes entreprises et des investisseurs pour déterminer notre salaire et le prix de nos loyers. Même si les prix des loyers commencent à baisser lentement, le risque d’un effondrement du marché immobilier demeure bien réel en cas de crise mondiale. La valeur des biens immobiliers est intrinsèquement liée au secteur bancaire et à la perception qu'ont les investisseurs internationaux de notre économie. La réputation du Canada repose principalement sur son potentiel perçu plutôt que sur sa réalité économique. Bien que membre du G7, notre pays n'a jamais atteint le niveau économique de pays comme la France, le Japon, l'Allemagne ou les États-Unis.
En réalité, selon le Fraser Institute, « Le taux de croissance économique annuel par habitant corrigé de l'inflation au Canada (0,7 %) est nettement inférieur à la moyenne du G7 (1,0 %). L'écart avec les États-Unis (1,2 %) est encore plus important,» Ce fait largement reconnu illustre clairement que, pour la majorité des Canadiens, la richesse réelle stagne.
La seule raison pour laquelle le Canada n’est pas officiellement en récession tient à sa politique d'immigration dynamique. L'afflux massif d'immigrants a stimulé la croissance démographique et par extension, la consommation intérieure et l'activité économique. En 2023, la population canadienne a augmenté d'environ 3,2 %, principalement grâce à l'immigration, soutenant ainsi la croissance économique.
Toutefois, cette stratégie est à double tranchant. Bien que l'immigration ait évité une récession à court terme, elle a aussi accentué la crise du logement. Cette crise n’est pas seulement due à l'immigration, comme certains conservateurs voudraient le faire croire, mais à un manque d'investissements et de régulations efficaces dans le secteur immobilier. Si nous pouvions résoudre cette crise, nous aurions une meilleure chance d'éviter une crise économique généralisée.
Imaginons un scénario où chaque Canadien paierait 500 dollars de moins par mois pour son logement : même une hausse substantielle du coût de la vie serait alors gérable. Une économie robuste, offrant un accès à des logements abordables, nous permettrait de rester résilients face aux tensions économiques internationales, telles que celles créées par les politiques protectionnistes américaines.
Nous sommes à la veille d'une élection importante, mais rappelons-nous que chaque élection est présentée comme cruciale. La véritable élection décisive dans l'histoire récente du Canada remonte à l'ère Mulroney, qui a profondément transformé notre pays en réduisant les impôts des riches et des grandes entreprises, tout en délocalisant notre secteur manufacturier vers la Chine, et en retirant de l'argent de toutes nos institutions. Quand nous avions de l'argent en banque, ce n'était pas grave. Cet argent a disparu il y a vingt ans, mais le gouvernement craint trop que les entreprises quittent le pays s'il les taxe, alors les classes moyennes sont plus imposées que les entreprises, une tragédie évidente et terrible.
Notre société a dépassé depuis longtemps son apogée économique et sociale. À moins que nous ne reconstruisions une société qui donne réellement du pouvoir aux plus pauvres, qui permettra aux locataires et à la classe ouvrière d'accéder aux sphères politiques, et qui mette fin aux monopoles étouffants des grandes entreprises, nous risquons de ne jamais récupérer. Peu importe les pertes boursières : depuis plusieurs années, la classe ouvrière canadienne lutte simplement pour subvenir aux besoins essentiels de ses familles.
Aujourd'hui, le gouvernement prend enfin conscience de la fragilité économique du pays. Mais si l'histoire nous enseigne quelque chose, c'est que les mesures qui suivront risquent fort d'être insuffisantes pour sortir la classe ouvrière canadienne de l'impasse dans laquelle elle se trouve.